Quel beau mot que la grâce, mot singulier de beauté, d’autant que la réalité qu’il recouvre est tout à rebours : rien de sensible, rien de palpable. Rien de cette exquise facilité dont il semble être revêtu. L’expérience toute rêche et raboteuse de la vie. Le Seigneur agit et se rencontre là, dans la foi pure et nue.
Hier, un jeune homme s’est approché de moi. Peut-être ressemblait-il au jeune homme riche de l’Évangile, car réellement, il était riche d’un savoir très compliqué qui lui donnait de connaître Jésus, non pas comme Le Christ nous est révélé dans les Saintes Écritures, mais comme il est décrit dans de mystérieux manuscrits. Ce jeune était aussi féru de secrets et rituels incantatoires capables de lui conférer quelques extraordinaires pouvoirs. « La vie est magnifique, nous en sommes les maîtres d’œuvre » m’a-t-il dit dans un grand sourire.
Pourtant, jeune savant, ton beau visage paraît blême d’un manque de repos. Quand je m’en inquiète, tu as l’humilité de ne pas le cacher : la coupe déborde souvent. A certains moments, tu ne comptes plus les nuits de souffrance. Tu es envahi de cauchemars jusqu’à l’aube. La nausée oppresse ton cœur.
En quête d’un apaisement, tu cherches refuge près de la Vierge bleue, dans un sanctuaire baigné de prières. Mais l’angoisse monte. Tu te dis qu’en t’élevant à un autre niveau de conscience, les choses apparaîtront tout autres. Et puisque tu es « libre », me dis-tu, le jour même tu tends les mains vers la nécromancie et les arts divinatoires, abjurant dans l’instant même ton saint baptême.
Par toutes sortes de techniques insolites, tu te prépares à un effrayant voyage intérieur « hors de ton corps », en vue d’accéder à une obscure mémoire où seraient conservés des événements capitaux de ton histoire humaine. Ces pratiques que Dieu t’interdit, comme un père aimant défend à son petit enfant de porter la main vers le trou de la vipère, toi, tu les expérimentes, au prix fort. Au sacrifice de la paix de ton être profond, et de ce que tu as de si précieux, ta perception innocente du monde, ton regard d’enfant, gage de ton entrée dans le Royaume de Dieu.
Mais tu es une belle âme, et je découvre avec tendresse que tu te réjouis sincèrement de ma vie, pourtant étrangère à toute forte sensation. Tes yeux brillent et tu me parles du Cantique du Soleil de Saint François. Comme je suis contente de te voir aimer ces belles figures de sainteté. Ne laisse pas tant attirer par leurs miracles, leurs stigmates, leurs œuvres merveilleuses. Certes, ce sont les signes éclatants de leur communion bienheureuse avec la très Sainte Trinité, mais garde à l’esprit que les seuls actes capables de te configurer au Christ sont les actes de foi, d’espérance et de charité. Je te supplie aussi de te souvenir que les dons et charismes de ces hommes de Dieu sont entièrement dépendants de la bonté et du bon vouloir de notre Seigneur, et n’ont aucune commune mesure avec les phénomènes paranormaux dont tu cherches à t’approprier les clés. Tu le sais, sous couvert d’un bien, les entités que tu côtoies sont très habiles à te faire payer d’un surcroît de détresse, leurs douloureuses faveurs.
Enfin comme il est tard, je te pose une dernière question. Comment fais-tu, jeune force de la nature, comment fais-tu pour vivre tout cela et dans le même temps, mener de front tes études, penser à payer tes factures, t’acheter du dentifrice, faire bouillir ta lessive, et te préparer un bon petit déjeuner ?
Tu souris et tu admets que la vie ordinaire n’est déjà plus pour toi qu’une réalité lointaine et incolore. Le royaume de l’ombre a désormais absorbé l’essentiel de tes jours.
*
* « Réveille-toi, ô toi qui dors, relève-toi d’entre les morts, et le Christ t’illuminera » ! Réveille-toi, c’est le Christ, ta lumière et ta vie, qui t’appelle. Nulle situation n’est assez tordue pour être perdue. Le Christ, ton amour, t’appelle du point où tu en es, parce qu’il veut te remettre en marche, faire de toi un fils vivant, sauvé par son Sang, sauvé par sa grâce. Réveille-toi, ô toi qui dors, sors de ton sépulcre, et le Christ t’illuminera. *
ECCE AMOR 
Merci beaucoup pour ce très beau texte si juste. Il n’y a en effet aucune technique pour approcher Dieu, que notre profond amour pour Lui, pour l’humanité et toutes les créatures. Les grâces extraordinaires reçues parfois sont un effet de son bon vouloir totalement libre et inattendu. Dieu se donne sans cesse, mais il faut se donner à Lui dans le désintéressement le plus absolu, et ce qui nous est donné nous le recevons par surcroît
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Comme je vous rejoins Kristel, un très grand merci de ces mots. La splendeur de la Révélation est accessible à tous. Les Évangiles ont la beauté et la fraîcheur de la simplicité. Ils sont à la portée des petits enfants. La seule rudesse de la foi est qu’elle ne procure pas de gratifications sensibles. Bien sûr, il peut arriver – et vous l’exprimez bien – que des grâces inattendues nous soient accordées, purs dons gratuits de Dieu. Mais pour la plupart d’entre nous, ces réconforts demeurent très rares, et quoiqu’il en soit, ces grâces ne sont en aucun cas recherchées pour elles-mêmes, sans quoi elles seraient illusoires. Si cela ne vous ennuie pas, je me permettrai d’ici quelques jours de vous écrire en privé. Ce jeune homme m’a parlé de cercles poétiques ésotériques, et j’aurais besoin de vos lumières, ne connaissant pas du tout le milieu de la poésie, et me voyant à ce sujet un peu démunie.
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Merci beaucoup, Nathalie. Oui, la foi, c’est un engagement de chaque instant, et nous avons tous un petit bagage pour faire ce saut dans le vide, ce sont les Evangiles et tous les témoignages présents ou passés. C’est la spécificité de tout engagement. Parfois il y a des merveilles sur le chemin et il faut les accueillir avec humilité, car c’est un don tout à fait gratuit. C’est bien volontiers que je vous répondrai dans la mesure de mes moyens, même si je ne m’y connais guère en ésotérisme
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En réalité nous disposons d’un bagage colossal, puisque nous pouvons nous appuyer sur le roc de l’Écriture, de la Tradition (les témoignages) et du Magistère qui ne cesse encore aujourd’hui de déployer l’enseignement du Christ sous l’inspiration de l’Esprit Saint. Je ne crois pas que la foi soit un saut aveugle dans le vide. La Révélation éclaire notre raison, le savoir de la foi s’unit à celui de la raison pour atteindre la paisible vérité. Toutefois, tant que nous n’avons pas fait le saut dans la foi, nous continuons à douter et à chercher toutes sortes d’explications au sens de la vie et de la mort selon notre seul entendement humain… 🙂 Merci beaucoup Kristel de votre belle réflexion !
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Merci beaucoup, Nathalie, pour ce blog et toutes ces pistes lumineuses sur le chemin de la foi !
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Merci chère Charlotte, quel plaisir ! Bienvenue à toi, je t’envoie très bientôt un petit message. 🙂
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Merci pour votre signe sur « Nuit des Témoins, larmes de Dieu »
Et par avance belle et bonne fête de Pâques !
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C’est moi qui vous remercie de votre visite, et de l’article profondément émouvant que vous avez écrit sur la Nuit des Témoins à Notre Dame… Bienvenue à vous ! Belle ascension vers la radieuse lumière de Pâques ! 🙂
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très beaux post! le texte est vraiment travaillé et très intéressant!! visitez mon portfolio! http://www.mathiasviere.eu
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