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LA SAINTE FAMILLE MINTY HOURS

Il nous est toujours très consolant de prier Saint Joseph, mais en ce Jeudi 19 mars 2020, alors que notre pays confiné traverse une épreuve inédite, la fête du très chaste époux de la Vierge nous offre un baume d’espérance.

Son coeur limpide, disponible, plein de bonté et de sagesse est un refuge inspirant dans ce quotidien profondément bouleversé. Le fait de nous trouver tous ensemble en famille, dans ce moment si singulier, est à accueillir avec gratitude. D’un jour à l’autre, le regard sur nos priorités habituelles s’en voit changé. Notre horizon immédiat se porte sur l’essentiel : la valeur de la vie humaine, le respect et la sauvegarde de notre santé, celle des plus fragiles, celle de chacun de ceux que nous aimons, celle du prochain, quel qu’il soit, et la nôtre. Le sentiment de l’existence s’en trouve intensifié.

Mais les jours passant, cette clôture va aussi nous placer face à nos limites, nos tentations récurrentes, nos besoins propres, possiblement discordants avec ceux d’un proche au tempérament très différent.

Demandons à saint Joseph, le juste, de nous aider à nous ajuster les uns les autres. Demandons-lui la grâce de pouvoir promptement et sincèrement nous demander pardon en cas de friction, dérapage ou de mouvement d’humeur. Implorons-le de nous permettre de grandir dans l’amour, l’acceptation des défauts de nos proches tels qu’ils sont, et le décentrement de nous-mêmes.

Car nous l’expérimentons, cette situation de crise planétaire, le confinement à la maison, les restrictions imposées, le home office couplé au home school, le souci pour les plus vulnérables de nos familles, et tout ce stress non conscientisé, peuvent engendrer en nous-mêmes toutes sortes de mouvements internes. Mouvements composés d’élans très positifs (courage, solidarité, créativité, résolutions anti-gaspillage, entraide, attention aux personnes isolées, initiatives généreuses…) comme de turbulences négatives (angoisse, peur de manquer, impatience, désorganisation, tendance aux reproches, procrastination, frustration…).

Repérer ce lot d’affects stériles est déjà une clé motrice pour s’en dégager. Et ce chemin de Carême, jamais connu jusqu’alors, pourra ainsi nous offrir l’occasion d’un véritable de chemin de croissance, de clairvoyance quant à nos forces et nos faiblesses, et de transformation intérieure, si nous le voulons bien.

Alors, même si ce modèle est d’une perfection hors de notre portée, admirons le quotidien simple, équilibré et judicieusement organisé de la Sainte Famille. Nous n’avons pas de détails évangéliques à ce sujet, mais il est très probable que l’atelier de charpentier de Saint Joseph jouxtait la maison familiale. Laissons-nous toucher par le calme et la fécondité de chacune des heures s’écoulant ici. Imaginons la Vierge Marie toute occupée, de son côté, au soin de linge, de la cuisine, du tissage, de la broderie, de la délicate propreté des lieux. Observons la joie recueillie de ces saints visages, leur doux silence aimant, leur dignité pure et paisible. Sourions à la pensée du jeune Jésus apprenant son métier aux côtés de Saint Joseph. En Egypte comme à Nazareth, la Sainte Famille a certainement connu des difficultés, des impayés, des dommages, mais les maîtres mots furent toujours la confiance, la remise de soi, le courage, la prière. Inspirons-nous de ce beau mystère.

S’inspirer ne veut pas dire reproduire. Peut-être lisez-vous ces lignes alors que c’est la cacophonie à la maison, et que les enfants sautent un peu partout ou font le poirier pendant leur cours de grammaire. Peu importe, l’essentiel est d’essayer de faire de son mieux, de lever les yeux vers ce modèle baigné de tendresse, et de nous reposer sur la puissante intercession de Saint Joseph.

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Et puis, il y a ce jeûne eucharistique qui interroge notre désir de recevoir le Seigneur. Dans ce beau texte d’Osée, bien connu, notre Dieu d’amour déclare à Israël, et à travers elle, à chacun de nous : C’est pourquoi, mon épouse infidèle, je vais la séduire, je vais l’entraîner jusqu’au désert, et je lui parlerai cœur à cœur. Et plus loin, Il pourfend ses idoles et lui dit : Je ferai de toi mon épouse pour toujours.

En réponse au cri d’amour du Bien Aimé, avons-nous l’âme comme celle d’une ardente jeune fiancée, prête à tous les chemins de révolution intérieure, pour se conformer à Lui, pour s’unir toujours plus étroitement à Lui, et faire résolument mourir ce qui appartient encore au vieil homme ?

Car hélas, même au plan spirituel, notre pente naturelle peut être celle de ronronner, nous satisfaisant d’habitudes sans surprise, y compris dans la réception du trésor de la très Sainte Eucharistie. Les circonstances exceptionnelles et difficiles que nous vivons vont éclairer d’une lumière nouvelle la place que nous donnons au Seigneur, à sa Parole, à la prière. Nul besoin de prier très longtemps, et nous pouvons trouver maintes occasions dans la journée (Par exemple, réciter un Je vous salue Marie à l’intention des personnes touchées par le virus, à chaque fois que nous nous lavons les mains !).

L’important sera de développer notre vie de foi dans ce contexte de privation, de grandir en intimité avec le Seigneur, et de prendre conscience de ce que représente vraiment le cadeau de l’Eucharistie : don appelant une véritable profondeur d’union (dans la volonté, non pas dans le ressenti), une décision de confiance toujours renouvelée, et une joie spirituelle fortifiante.

Un article sur la « communion spirituelle » a été publié sur Aleiteia, et également par Monseigneur Centène,  je ne vais donc pas développer ce point, tout est dit ici : Communion spirituelle : “Quand elle est empêchée, la grâce eucharistique trouve un autre chemin” & Monseigneur Raymond Centène, Evêque de Vannes

Cette épreuve nous recentre soudainement sur l’essentiel, elle est suffisamment bouleversante pour briser certaines de nos résistances, et pour nous ouvrir de nouveaux chemins de transformation intérieure. La libération de la fin de l’épidémie viendra. Elle nous verra transformés. Alors laissons-nous illuminer par la proximité aimante de notre Seigneur : Il est là dans nos échanges fraternels et solidaire, Il est vivant dans sa Parole, Il est présent au plus intime de nous-même, dans le secret de notre cœur. c’est Lui qui triomphera en nous de nos petits et grands combats !

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Saint Joseph, chaste époux de Marie, vous qui avez veillé sur la santé et la sécurité de l’Enfant Jésus et de sa sainte Mère, priez pour nous.